Christophe Moreau et Christophe Pecqueur ont mené une recherche en 2009, financée par l’IREB, sur la régulation des comportements lors de fêtes étudiantes en appartement. Cette recherche est basée sur une enquête auprès de cinq groupes d’étudiants que nous avons observés et interrogés au cours de soirées festives qui se déroulent dans des appartements. L’analyse des données nous a permis d’identifier les différents facteurs sociaux qui structurent les comportements festifs, et dont les combinaisons potentielles peuvent promouvoir la régulation des excès festifs. Toutefois, ces facteurs et les modes associés de la régulation n’ont de sens que selon les récits de vie de fêtards qui vont déterminer une sensibilité plus ou moins importante à la pression des pairs et une différence dans la capacité à contrôler leur consommation.
Pour trier nos observations et analyses, nous avons distingué quatre grandes figures du fêtard. Le «conformiste» aurait tendance à présenter de la retenue, mais il est à la recherche de l’appartenance au groupe des pairs et se soumet à la fête et l’ivresse par le conformisme. Ses excès sont récurrents, mais contrôlée, le comportement festif va être temporaire dans sa vie. Le « libertin » centre son comportement sur la poursuite du plaisir, et le partage des émotions qu’il procure. Adhérant fortement à son groupe de pairs ou à l’atmosphère environnante, il promeut et célèbre la joie de vivre collective qui est un mode de vie à temps plein pour lui. Retiré sur lui-même dans une forme de malaise existentiel, le « casse-cou » utilise la fête et le boire pour s’oublier lui-même. Son parcours est marqué par l’instabilité et la recherche compulsive de l’ivresse qui le conduit à multiplier les risques pris et peut conduire à l’isolement. Le « mal à l’aise » tend à restreindre sa consommation ou à être prudent. Plutôt introvertie, l’ivresse peut temporairement l’aider à une désinhibition, mais il reste fortement le « bon enfant » marqué par sa famille.
Retrouvez l’article présentant cette recherche et ses résultats en téléchargeant le n°19 des Cahiers de l’IREB.